Jeux de cartes, de dés ou de plateau… jeux de hasard, tactique ou stratégie, le jeu fait partie du quotidien de l’homme depuis la nuit des temps. Si d’apparence le jeu de société semble être un divertissement ou un simple passe-temps, il a rempli au long de son histoire des fonctions en lien avec la dimension funéraire ou la prise de décisions, sans oublier son rôle en tant que vecteur de lien social.

Les jeux de cartes, offrant la possibilité d’un gain rapide et facile, ont déchainé des passions au point de faire et défaire des fortunes. Employés dans un but ludique, mais aussi lors des procédures divinatoires, ils sont largement répandus dans toutes les couches de la société.

Leur origine est incertaine. Les cartes auraient été introduites en Europe par Marco Polo, à la suite d’un de ses voyages en Chine, où elles sont apparues lors de la dynastie Tang (VIIème – Xème siècles), lorsque le format des livres est passé du rouleau à la feuille, avant d’arriver au Moyen Orient par les Routes de la Soie. Les Mamelouks les connaissent depuis les XII – XIIIème siècles, et leur aspect est semblable à celui de nos cartes actuelles. Ce qui est avéré, c’est qu’elles arrivèrent en Europe par le monde arabe à travers l’Italie et l’Espagne.

A la fin du XIVème siècle, le paquet comportait déjà 52 cartes divisées en 4 séries de 13 cartes chacune. Chaque série est identifiée par un symbole distinct, appelé « enseigne » qui varie d’un pays à l’autre. En Italie et en Espagne, on retrouve des épées, des coupes, des deniers et des bâtons, hérités des Arabes. En Allemagne, il y a les “verts”, qui ont donné naissance au trèfle, les “rouges”, qui sont à l’origine du cœur, les grelots et les glands. Le type français, caractérisé par l’adoption des symboles encore utilisés aujourd’hui, le trèfle, le carreau, le pique et le cœur, apparaît pour la première fois à la fin du XVème siècle sur un jeu de Lyon. Depuis, les enseignes françaises ont détrôné toutes les autres, acquérant ainsi une valeur quasi universelle.

Si les premières cartes sont réservées à une riche élite car elles sont fabriquées et peintes à la main, à partir du XVème siècle, elles vont se répandre rapidement grâce aux progrès de l’imprimerie. Le nouveau divertissement remporte un tel succès que l’Eglise dénonce sa frivolité. Nombreux édits interdisent les cartes et certaines villes organisent même des autodafés de jeux.

Durant leur histoire, il est arrivé que leur usage initial soit détourné. Le dos des cartes était blanc et le papier encore rare jusqu’au début du XIXème siècle. Ainsi, les notaires les ont utilisées en tant que signets dans les registres, en les déchirant dans le sens de la longueur. Mais elles ont aussi servi de supports pour la rédaction de mots doux, de certificats de mariage, de reconnaissances de dettes, et même d’ordres d’incarcération…

Depuis le XIVème siècle, de nouveaux jeux de société ont fait leur apparition et d’autres ont disparu. Même si les modes ont évolué, l’intérêt pour les cartes n’a pas faibli ; elles trouvent toute leur place dans le monde connecté.


Podcast

« La Fabrique de l’histoire » vous invite à découvrir l’évolution des règles des jeux de cartes entre le XVIème et XIXème siècle.

Site officiel du Musée français de la carte à jouer (Issy-les-Moulineaux).

Le blog Gallica, Les cartes à jouer.

INA

Musée de la carte à jouer.

Musée des cartes à Issy les Moulineaux.

Videos

Le musée des Archives nationales abrite un jeu de cartes appartenant au roi Louis XVI. Documentaire proposé par Le Point.

Découvrez les figures qui se trouvent sur les cartes à jouer. Documentaire proposé par la chaîne KTO.